Généralités
La chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica sp.) est un ravageur dévastateur du maïs cultivé en Amérique du Nord, avec des pertes et des dépenses de gestion totalisant plus de 1 milliard de dollars. Dans l'est du Canada, la chrysomèle des racines du maïs est l'espèce la plus commune sur le maïs. Alors que Diabrotica barberi adulte peut se nourrir d'une variété de plantes, ses larves survivent exclusivement sur les racines du maïs. Cela permet aux producteurs de contrôler l'infestation, en grande partie par la rotation annuelle de leurs cultures de maïs avec une autre plante (généralement le soja).
Cycle de développement et caractères morphologiques de la chrysomèle des racines du maïs
Les coléoptères adultes Diabrotica barberi mesurent entre 5 et 6 mm de long et ont une couleur vert pâle ou vert jaunâtre uniforme. Ils apparaissent fin juillet et restent dans les champs de maïs jusqu'aux premières gelées. Les femelles pondent leurs petits œufs blancs dans le sol à la base des plants de maïs à la fin de l'été ou au début de l'automne et chacune peut pondre jusqu'à 300 œufs.
Les œufs de la chrysomèle des racines du maïs restent en dormance dans le sol pendant l'automne et l'hiver jusqu'à la fin du printemps ou au début de l'été (diapause univoltine). Les larves blanches et filiformes émergent alors pour commencer à se nourrir des racines du maïs. Certaines populations de cette espèce ont développé une résistance à la rotation des cultures par une diapause prolongée ; les œufs de Diabrotica barberi « semivoltine » restent en dormance dans le sol pendant deux hivers. Cela permet aux larves d'éviter efficacement la rotation du soja dans le champ (au lieu de mourir de faim en l'absence de leur hôte, le maïs) et d’éclore après la replantation du maïs. Les populations de chrysomèles univoltines et semivoltines peuvent se croiser et coexister dans les régions productrices de maïs, selon la méthode de culture utilisée dans chaque champ. Les insectes semivoltins sont désavantagés en culture continue du maïs car leur taux de reproduction est réduit de moitié par rapport à celui de leurs homologues univoltins. Pour cette raison, les populations de Diabrotica barberi semivoltines sont plus communes dans les champs en rotation, tandis que les insectes univoltins prédominent dans les champs où le maïs est replanté chaque année.
Les chrysomèles subissent trois stades larvaires, puis se nymphosent dans le sol près des racines du maïs à la fin juin ou au début juillet. Après 5 à 10 jours, les adultes commencent à émerger, les mâles apparaissant environ une semaine avant la première apparition des femelles.
Dégâts et symptômes
La chrysomèle des racines du maïs adulte se nourrit du feuillage, du pollen, de la soie et des grains de maïs en développement, avec les conséquences suivantes :
- Lorsque la soie de maïs est coupée jusqu'à l'épi et que les populations de coléoptères sont élevées, les insectes peuvent nuire à la pollinisation et à la germination au point que les épis sont complètement dépouillés ou ne portent que quelques grains.
L’alimentation des larves perturbe le fonctionnement du système racinaire, réduisant la quantité d'eau et d'éléments nutritifs disponibles pour les plants de maïs en développement, ce qui affecte le rendement en grains. Les dommages occasionnés par l’alimentation peuvent avoir les conséquences suivantes :
- Les plantes développent des infections secondaires par les champignons parasitant les racines et les tiges.
- Des dommages importants aux racines peuvent entraîner l’affaissement des plantes, ce qui réduit le rendement de la culture et rend la récolte difficile.
- Les tiges prennent un aspect courbé (col de cygne) lorsque les plantes essaient de se redresser.